J’ai souffert étant plus jeune de colopathie fonctionnelle qui était le terme utilisé à l’époque quand on présente des douleurs abdominales, des troubles du transit à type de diarrhée ou constipation ou alternance des deux et surtout de ballonnements. Je sais à quel point cela est inconfortable et handicapant au quotidien. Aujourd’hui on parle de syndrome de l’intestin irritable pour désigner ces symptômes.
Ce syndrome touche 10 à 15% de la population française, ce qui représente beaucoup de monde, majoritairement des adultes jeunes et davantage les femmes.
Comment établir le diagnostic ?
On va procéder par élimination pour écarter des pathologies plus graves comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique ou encore un cancer digestif. Pour cela le patient aura consulté un gastro entérologue qui recherche dans le sang une anémie, un syndrome infectieux, une inflammation via la CRP et écarte une maladie cœliaque.
Quand la coloscopie est normale, pas de lésion, on va se baser sur les critères diagnostic de ROME 4, c’est à dire une douleur abdominale au moins une fois par semaine depuis plus de six mois, associée à des troubles du transit comme diarrhée ou constipation et des ballonnements. Voilà les trois points clés pour définir ce trouble.
Quelles sont les causes possibles ?
Microbiote intestinal perturbé, c’est-à-dire une dysbiose
Trouble de la motricité digestive, l’intestin se contracte trop provoquant les douleurs
Hypersensibilité viscérale, le colon se distend avec les gaz ce que l’on ne ressent pas en temps normal mais qui devient douloureux chez le colopathe. La douleur est d'ailleurs souvent rythmée par les selles avec un soulagement après évacuation. On remarque très souvent une amélioration des symptômes pendant les vacances car il y a un lien direct avec le stress et l’anxiété par le biais du microbiote qui communique avec notre cerveau.

Quel est le traitement ?
On va soulager la douleur avec une plante antispasmodique comme la mélisse par exemple.
Pour les ballonnements on peut utiliser l’huile essentielle de menthe poivrée une goutte sur un comprimé neutre trois fois par jour.
On va conseiller des probiotiques pour rééquilibrer le microbiote sous forme de compléments alimentaires et également naturels dans certains aliments comme le kéfir, pickles, la choucroute, les cornichons …
Au niveau des conseils généraux, essayer de manger à heures fixes et dans le calme et de bien mastiquer.
Concernant l’alimentation, arrêter les boissons gazeuses, les fritures ou aliments trop gras mal digérés, des choses qui fermentent bcp comme les pois chiches, haricots blancs, pommes...
Réduire l’alcool, la caféine.
Concernant les régimes d’exclusion, on va procéder par étapes.
Eviction du lactose, pas de lait ni fromages frais. OK pour les yaourts et fromages affinés.
On va ensuite essayer l ‘arrêt du fructose des fruits puis celui des fructanes (blé, céréales et certains légumes type artichaut, topinambours, …).
Quant au régime sans FODMAP dont on entend bcp parler, il est très difficile à tenir dans la pratique car trop restrictif. On lui préfèrera une épargne digestive le temps que le traitement commence à faire effet.
Il faudra mettre en place une activité sportive et surtout gérer le stress avec la cohérence cardiaque, la sophrologie, l’hypnose, le yoga ou la méditation selon ce qui vous attire le plus.
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