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Micronutrition et allergies : 6 pistes à explorer

Le printemps est de retour et avec lui la saison des allergies qui empoisonnent la vie de nombreuses personnes. Dans cet article, nous allons comprendre comment la micronutrition peut nous aider à mieux contrôler l’allergie. Les symptômes peuvent être cutanés, type eczéma, urticaire, atopie ou respiratoires (asthme) ou encore ORL avec le classique rhume des foins. Nous allons détailler les différents axes à explorer pour soulager les symptômes.

 

1.   EQUILIBRE DES ACIDES GRAS

 

Les acides gras de type Omega 3 d’origine végétale comme l’acide alphalinolénique (ALA) et d’origine animale comme l’acide ecosasapentaénoique (EPA) ont la capacité d’activer une enzyme la cyclo oxygénase (COX) qui permet la synthèse de prostaglandines de type 3 ayant un effet anti-allergique.


A contrario, les acides gras de type Oméga 6 comme l’acide alphalinoléique (AL) précurseur de l’acide arachidonique (AA) va sous l’action de l’enzyme lipo oxygénase (LOX) se transformer en leucotriènes B4 et C4 fortement pro-allergiques.


Une autre enzyme COX transforme l’AA en prostaglandines de type 2 très allergisantes.


On comprend ainsi qu’un bon équilibre en faveur des Oméga 3 est important. Notre alimentation moderne tend à favoriser des apports très élevés en Oméga 6 au détriment des Oméga 3.


Il existe toutefois un acide gras Oméga 6 pouvant jouer un rôle favorable dans le contrôle de l’inflammation, l’acide gamma-linolénique (GLA). Les sources les plus connues de GLA sont l’huile de bourrache et l’huile d’onagre.

 

2. CONTROLE DU STRESS OXYDANT


Le stress oxydant peut provoquer directement une constriction des muscles autour de l’arbre bronchique, induire une hypersensibilité bronchique ou augmenter les sécrétions bronchiques. La pollution de l’air, à travers une réponse inflammatoire aux polluants, peut par exemple déclencher un stress oxydatif au niveau bronchique déclenchant ou aggravant un asthme.

Le phénomène allergique active les cellules du système immunitaire, ceci libère des radicaux libres et donc une surutilisation des antioxydants entrainant des lésions oxydatives. Il faudra donc optimiser les défenses antioxydantes pour limiter les dégâts. Ceci passe par une consommation élevée de Polyphénols puissants antioxydants contenus dans les fruits et légumes.

En effet, on constate que les gens qui consomment une alimentation antioxydante riche en fruits et légumes réduisent la fréquence et la sévérité de leur asthme par rapport à ceux qui suivent une diète occidentale classique (western diet) faible en légumes et en fruits.


 Le glutathion est probablement notre meilleur antioxydant. En plus, c’est un puissant détoxifiant et régulateur de notre immunité. Il joue un rôle important pour maintenir la santé de nos poumons, nez et sinus. C’est probablement l’antioxydant majeur pour protéger notre système respiratoire. Comment augmenter notre niveau de glutathion ?


  • ·       La protéine du petit lait


La protéine du petit lait contient de la cystéine qui est un des composés majeurs pour la construction du glutathion. Bien entendu, il faut éviter cette protéine chez ceux qui ont une intolérance au lactose ou une hypersensibilité à la caséine des produits laitiers


  • ·       La N-Acétylcystéine (NAC)

C’est un acide aminé rapidement absorbé, nécessaire à la construction du glutathion, que l’on trouve facilement sous forme de complément alimentaire. Il est conseillé d’en prendre 3x 200 mg par jour.


  • ·       Le sélénium


Le sélénium est un minéral essentiel qui a beaucoup de vertus dont une est d’aider le glutathion à faire son travail. Il soutient l’enzyme antioxydante qui s’appelle le glutathion peroxydase et cette enzyme a besoin du sélénium pour bien fonctionner. La noix du Brésil est l’aliment le plus riche en sélénium et deux noix par jour apportent la dose nutritionnelle nécessaire. La viande et le poisson, les céréales complètes ou des produits laitiers sont de bonnes sources de sélénium.

 

3.   DEFICITS EN MICRONUTRIMENTS


1.     MAGNESIUM


Le magnésium est un minéral essentiel dans plusieurs centaines de réactions biochimiques dans notre corps. Une grande consommation d’aliments riches en magnésium est associée avec une diminution des risques d’inflammation et une diminution de l’hyperréactivité bronchique. Afin d’améliorer le statut en magnésium, il est conseillé d’augmenter les aliments tels que les légumes verts, brocoli, haricots,  noix, cacao... Le stress peut vider nos réserves de magnésium en augmentant son élimination par le rein. Un grand stress et une carence en magnésium sont un cercle vicieux qui nécessite d’être contrôlé.

 

2.    ZINC


Le zinc joue un rôle important dans l’immunité et la santé de la muqueuse intestinale. En cas de déficit, un apport de 30 mg élément est conseillé.


    3. VITAMINE D


 La vitamine D possède des vertus immunomodulatrices importantes. Elle inhibe la production de cytokines pro inflammatoires et favorise la vois des T régulateurs. Un bon statut en vitamine D est primordial à la fois pour le terrain anti inflammatoire et anti allergique.

 

3.   OPTIMISER L’ ECOSYSTEME INTESTINAL


  • ·      EQUILIBRE DU MICROBIOTE

Il faut se rappeler que 70 % des cellules immunitaires se trouvent sous la muqueuse de l’intestin. En temps normal, notre intestin réagit de façon saine en tolérant les aliments. Ce processus actif est sous le contrôle des cellules immunitaires T régulatrices. Notre intestin a plus de 100 000 milliards de bactéries, incluant des milliers d’espèces différentes, des levures et des virus. Collectivement, on parle du microbiote. La biodiversité de la flore intestinale prédispose les gens à souffrir d’allergie, probablement par affaiblissement des défenses immunitaires protectrices. Un bon équilibre de la flore module notre immunité anti allergique en renforçant notre immunité cellulaire (TH1) et les cellules T Régulatrices.


  • ·      GUERIR LA MUQUEUSE INTESTINALE

En cas d’hyperpermerméabilité de la muqueuse intestinale (leaky gut syndrom), la fonction barrière de notre muqueuse intestinale est compromise et la tolérance orale dysfonctionnelle, créant un cercle vicieux. L’exposition aux allergènes alimentaires crée des réactions allergiques qui secondairement enflamment la muqueuse de l’intestin et rend l’intestin encore plus perméable à l’entrée de toxines, de fragments bactériens ou alimentaires.

D’un point de vue pratique, la prise en charge d’une hyperperméabilité de la muqueuse intestinale est souvent utilisée en micronutrition pour réduire l’entrée d’antigènes tels que des fragments bactériens ou alimentaires afin de moins perturber le système immunitaire. Afin de garder une bonne perméabilité, il faudra éviter certains médicaments comme les AINS (aspirine, ibuprofène, diclofénac…) et IPP (inhibiteurs de la pompe à protons).

 Il faut également traiter les infections digestives, car elles entretiennent une inflammation de la muqueuse intestinale. Ainsi, dans les allergies, il faudra rechercher les signes de candidose.  Certaines allergies peuvent se résoudre en identifiant et traitant des infections gastro intestinales non suspectées.

 Il faut également éviter les aliments pouvant créer un leaky gut. En premier lieu, une alimentation occidentale riche en sucres et farines raffinées peut favoriser à elle seule une perméabilité intestinale. La consommation d’alcool peut également être responsable d’une inflammation de la muqueuse. Bien entendu, le fait de consommer des aliments « non tolérés » peut provoquer un leaky gut et une inflammation de la muqueuse. Il faudra systématiquement éliminer le gluten, grand pourvoyeur de porosité.

 

4.   REPERER UNE DYSFONCTION SURRENALIENNE


Les glandes surrénales sécrètent le cortisol. Celui-ci inhibe la Phospholipase A2 qui module les leucotriènes et prostaglandines anti allergiques. De plus, il stabilise les mastocytes évitant ainsi la libération de l’histamine, principal médiateur de la réaction allergique. On comprend donc qu’en cas de faiblesse surrénalienne liée à un stress chronique qui épuise le cortisol, les manifestations allergiques seront exacerbées.

 

 

5.   REPERER UNE INTOLERANCE A L’HISTAMINE


L’histamine est le médiateur de la réaction allergique et responsable des signes cliniques. Elle est stockée dans les mastocytes. Certaines substances naturelles ont des effets anti allergiques en inhibant la dégranulation des mastocytes évitant ainsi la libération de l’histamine. Il s’agit de la quercétine, bromélaine, lutéoline, vitamine C et magnésium par exemple. Ce sont donc des anti- histaminiques naturels.

Une fois libérée, l’histamine doit être dégradée dans l’organisme, or certaines personnes dégradent mal l’histamine par déficit enzymatique. Deux enzymes sont impliquées dans la dégradation de cette substance, il s’agit de la DAO et de HNMT. Un polymorphisme génétique peut altérer leur fonctionnement. De plus, ces enzymes ont besoin de co-facteurs pour bien fonctionner, ce sont des vitamines et minéraux, à optimiser si nécessaire.

En cas de dysfonctions des enzymes, il faudra limiter les apports alimentaires en histamine. Certains aliments sont très riches en histamine comme les fromages affinés, le vinaigre, le vin, champagne, les charcuteries ou poissons séchés ou encore la tomate, aubergine, épinard, avocat ,etc. D’autre aliments sont dits « histamino-libérateurs » comme les fraises, fruits à coque, fruits de mer, cacao, agrumes …On pratiquera donc une diète pauvre en histamine afin de ne pas surcharger l’organisme.

 

6.   ANTI ALLERGIQUES NATURELS


Certaines plantes possèdent des effets inhibiteurs sur les enzymes COX et LOX évoquées plus haut et donc un effet anti allergique puissant. En particulier le Curcuma, Boswellia, Romarin ou le Plantain. Elles pourront être très utiles en période de crise.


  • ·     CONCLUSION

La micronutrition a toute sa place dans la prise en charge des symptômes allergiques. En effet, de nombreux micronutriments jouent un rôle important dans la régulation du système immunitaire et la correction de déficits micronutritionnels est indiquée dans la prise en charge des allergies particulièrement afin de contrôler l’inflammation et le stress oxydatif et de mieux réguler l’immunité antiallergique par une prise en charge également de l’intestin, des surrénales et des facteurs régulant la libération de l’histamine.


Allergie printannière

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